Dans les démocraties, on voit de plus en plus de citoyens se détourner de la chose publique. A cette défiance s'ajoute un rejet grandissant de ceux qui font partie de la chose publique.
'Tous pourris' est une formule qui fait tâche d'huile et qui participe de la désaffection généralisée de la politique.
Il est sans aucun doute excessif d'utiliser 'Tous', mais reconnaissons que la magouille, la manipulation, parfois dans un but d'enrichissement personnel existent et gangrènent la confiance entre le peuple et ses élus tout en créant un climat de défiance délétère.
Le sentiment est toxique mais s'appuie aussi sur une certaine forme d'impunité qui protège nos 'élites'.
Je prendrai pour exemple le cas récent de l'affaire Cahuzac. Voilà un individu appelé aux plus hautes fonctions de l'état, qui fraude et ment honteusement à la représentation du peuple, l'assemblée. Alors oui, bien sûr, il a été condamné. Mais franchement, quelle rigolade, trois ans fermes et cinq ans d'inéligibilité ! Pendant la guerre, ou dans d'autres pays comme Singapour, une telle traîtrise serait passible de la peine capitale. Non pas que je soies un fervent défenseur de la peine de mort, mais je ne conçois pas que la peine d'inéligibilité à vie n'existe pas. Cet homme a trahi la confiance d'un pays tout entier et il aurait le droit de se présenter au suffrage du même pays ! Il a joué, en toute connaissance de cause, et il a perdu. C'est tout, c'est simple. Bien sûr, puisque rien n'arrête de tels individus, il a fait appel du jugement qu'il trouve sans doute trop sévère.
Plus récemment, l'affaire Lagarde. Je me garderai bien de porter un quelconque jugement sur le fond, car je n'en ai aucune idée. Par contre, le jugement est risible (ou à pleurer, au choix). Coupable mais dispensée de peine, sans inscription au casier judiciaire ! Coupable de légèreté, mais c'est pas si grave !
En quelque sorte, cette personne a mal fait son boulot dans son mandant vis à vis des finances de la France, mais c'est pas grave. On la gronde, lui tapote sur les doigts et puis elle retourne à la gestion des finances du monde.
400 Millions d'Euros ! Mâtin la belle négligence ! Surtout avec de l'argent public. Le votre, le mien !
Je m’interroge du nombre de voleurs de mobylettes qui ont été jugés coupables mais dispensés de peine !
Ce ne sont que deux cas récents, et je ne m'aventurerai pas sur le cas Sarkozy, car là on touche à un autre débat qui est celui de la lenteur de la justice. Pourtant quelque chose me dit qu'il y aurait bien valise de billets sous roche...
C'est cet entre soi qui plombe la confiance que les français portent à leur classe politique avec les risques de dérive qui en découlent, car ne nous y trompons pas, les politiques sont des humains comme les autres; des extrêmes au centre, tous bords confondus. Il est difficile d'exiger des surhommes et surfemmes, mais il serait pourtant simple qu'un élu du peuple, quand il/elle se fait prendre la main dans le pot de miel, soit définitivement rendu inéligible, sans préjuger des autres éventuelles sanctions vis à vis du pénal. Cette mesure, ultra simple à mettre en œuvre aurait peut-être pour effet de faire réfléchir un peu les élus lorsqu'une idée de fraude ou de corruption leur traverse l'esprit. Au contraire de cela, un tel individu s'est presque élever jusqu'à la fonction suprême en France... Et pour moi, il n'y a pas de différence entre la prise d'intérêts privée ou mandatée. Il s'agit d'un défaut de confiance vis à vis du peuple.