Nov. 21: C'est quoi un migrant ?
Où, quand les mots véhiculent des idées contradictoires.
Depuis quelques mois déjà, un mot revient régulièrement dans les médias et les conversations du café du commerce.
Le mot 'Migrant'.
Les migrants de Calais, les migrants ceci, les migrants cela.
Le problème avec ce mot c'est qu'il est inclusif. Je veux dire qu'il regroupe un grand nombre de situations qui selon moi ne devraient pas être mélangées.
Migrant, cela veut dire en mouvement, point !
Un Marseillais qui vient s'établir à Lille, ou l'inverse d'ailleurs, c'est un migrant. On me rétorquera que c'est à l'intérieur des frontières nationales... Certes, mais avec Schengen, un Portugais qui vient s'installer en France ou un retraité Français qui part s'établir au Portugal sont tous deux des migrants. Pourtant, dans ces cas, on ne parle pas de migrant....
En réalité, la différence majeure, pour moi, c'est les raisons qui poussent un migrant à migrer. De même, la manière employée peut donner lieu à des traitement différents.
Je trouve extrêmement dommageable de mélanger, un jeune issu d'un pays pauvre qui s'essaie à une vie qu'il pense pouvoir être meilleure à n'importe quel prix avec une famille qui s'enfuit de son pays en guerre pour simplement sauver sa peau et qui sans cela serait rester chez elle, ou enfin une personne dont les opinions s'expriment dans un pays dans lequel la simple expression d'idées peut conduire à la prison ou la mort et qui cherche à survivre.
Le repli identitaire et nationaliste qui fleurit partout dans le monde actuellement a conduit les médias au raccourci du mot 'Migrant' au détriment de la précision. 'Réfugié', 'Réfugié politique', 'Migrant économique', existent pourtant bel et bien mais la segmentation de la misère est trop compliquée pour les 45" du sujet au journal de 20h.
Le résultat c'est le rejet en bloc de tout ce qui vient d'en dehors les frontières. De plus en plus, des frontières nationales même, oubliant que nous avons signé un traité de libre circulation en Europe, ce qui est par ailleurs un des droits fondamentaux de l'homme.
En ce qui me concerne, la distinction existe bien.
Les réfugiés de guerre doivent avoir notre compassion et notre humanité et bénéficier d'un accueil.
Les réfugiés politiques doivent faire l'objet d'une enquête sérieuse afin d'éviter de mélanger ce statut avec celui de migrant économique. En tout état de cause, cette étude ne devrait pas s'éterniser comme c'est le cas actuellement.
Les migrants économiques entrés illégalement sur le territoire doivent être expulsés rapidement. Pour moi, pas de régularisation. Mais ce dernier cas est toutefois délicat compte tenu de l'incroyable lenteur de l'administration dans la gestion des étrangers qui est devenue une machine à fabriquer des clandestins (j'entends, ceux qui sont entrés légalement, ont demandé une extension, ou un renouvellement de carte de séjour, et à qui l'administration n'a pas répondu du tout dans les délais légaux et qui, de fait, devient illégaux). Ceux là ne sont pas fautifs et leur cas est sans doute le plus délicat.
Le traitement des étrangers en France est tout simplement indigne. Pour ceux qui hausseront les épaules, je les invite à se rendre en préfecture pour voir ces hommes et ces femmes arriver à 5:00 du matin pour commencer une queue qui ne leur garantit même pas de pouvoir rencontrer une personne dans la journée et qui une fois sur deux leur demandera un papier supplémentaire, car rien n'est clair, communiqué, professionnel.
Pour ma part, j'ai été migrant (travailleur émigré) en Chine pendant 7 ans. Quand on est occidental, on dit 'expatrié', c'est moins violent... La bureaucratie ubuesque chinoise est toutefois extrêmement efficace; permis de séjour et de travail peuvent être établis en une quinzaine de jours !!!!! Par contre, si vous ne correspondez pas aux critères ou que vous avez par le passé eu des soucis en Chine, c'est expulsion vers votre pays immédiatement.
Mais est-ce un problème ? Les règles sont claires, le traitement est efficace et rapide.
Je me qualifierai plutôt d'humaniste empathique, mais j'avoue avoir eu un franc malaise l'autre jour à l'occasion de l'interview d'un migrant en France sur Arte. Il venait d'Erithrée et en était à sa troisième tentative pour entrer illégalement en France. Lors de l'interview, il reconnaissait être à la recherche d'une vie meilleure. Même si j'ai une certaine admiration pour le courage de l'individu, je me dis que commencer son aventure Française par un délit, ça ne présage pas grand chose de bon pour l'avenir.
En contrepoint, un militant dont je tairai la couleur politique s'offusquait de ce que son pays recevait aussi mal les migrants... Effet de montage télévisuel ? Message volontairement perturbant pour attiser la haine et le rejet ?
En écrivant ce que j'écris, et si d'aventure quelqu'un me lit, je pense m'attirer les foudres de certains bien pensant de l'humanité généreuse. Mais je n'oublie pas que la généralisation adroitement gérée finit par emporter les foules dans une haine aveugle de l'autre, du voisin, du frère avec les conséquences désastreuses que l'histoire a, à maintes reprises, démontrées.
Un peu de réflexion et de bon sens, autrement que sur le coup de l'émotion médiatique, nous permettraient de devenir tellement plus humains.
Le mot 'Migrant'.
Les migrants de Calais, les migrants ceci, les migrants cela.
Le problème avec ce mot c'est qu'il est inclusif. Je veux dire qu'il regroupe un grand nombre de situations qui selon moi ne devraient pas être mélangées.
Migrant, cela veut dire en mouvement, point !
Un Marseillais qui vient s'établir à Lille, ou l'inverse d'ailleurs, c'est un migrant. On me rétorquera que c'est à l'intérieur des frontières nationales... Certes, mais avec Schengen, un Portugais qui vient s'installer en France ou un retraité Français qui part s'établir au Portugal sont tous deux des migrants. Pourtant, dans ces cas, on ne parle pas de migrant....
En réalité, la différence majeure, pour moi, c'est les raisons qui poussent un migrant à migrer. De même, la manière employée peut donner lieu à des traitement différents.
Je trouve extrêmement dommageable de mélanger, un jeune issu d'un pays pauvre qui s'essaie à une vie qu'il pense pouvoir être meilleure à n'importe quel prix avec une famille qui s'enfuit de son pays en guerre pour simplement sauver sa peau et qui sans cela serait rester chez elle, ou enfin une personne dont les opinions s'expriment dans un pays dans lequel la simple expression d'idées peut conduire à la prison ou la mort et qui cherche à survivre.
Le repli identitaire et nationaliste qui fleurit partout dans le monde actuellement a conduit les médias au raccourci du mot 'Migrant' au détriment de la précision. 'Réfugié', 'Réfugié politique', 'Migrant économique', existent pourtant bel et bien mais la segmentation de la misère est trop compliquée pour les 45" du sujet au journal de 20h.
Le résultat c'est le rejet en bloc de tout ce qui vient d'en dehors les frontières. De plus en plus, des frontières nationales même, oubliant que nous avons signé un traité de libre circulation en Europe, ce qui est par ailleurs un des droits fondamentaux de l'homme.
En ce qui me concerne, la distinction existe bien.
Les réfugiés de guerre doivent avoir notre compassion et notre humanité et bénéficier d'un accueil.
Les réfugiés politiques doivent faire l'objet d'une enquête sérieuse afin d'éviter de mélanger ce statut avec celui de migrant économique. En tout état de cause, cette étude ne devrait pas s'éterniser comme c'est le cas actuellement.
Les migrants économiques entrés illégalement sur le territoire doivent être expulsés rapidement. Pour moi, pas de régularisation. Mais ce dernier cas est toutefois délicat compte tenu de l'incroyable lenteur de l'administration dans la gestion des étrangers qui est devenue une machine à fabriquer des clandestins (j'entends, ceux qui sont entrés légalement, ont demandé une extension, ou un renouvellement de carte de séjour, et à qui l'administration n'a pas répondu du tout dans les délais légaux et qui, de fait, devient illégaux). Ceux là ne sont pas fautifs et leur cas est sans doute le plus délicat.
Le traitement des étrangers en France est tout simplement indigne. Pour ceux qui hausseront les épaules, je les invite à se rendre en préfecture pour voir ces hommes et ces femmes arriver à 5:00 du matin pour commencer une queue qui ne leur garantit même pas de pouvoir rencontrer une personne dans la journée et qui une fois sur deux leur demandera un papier supplémentaire, car rien n'est clair, communiqué, professionnel.
Pour ma part, j'ai été migrant (travailleur émigré) en Chine pendant 7 ans. Quand on est occidental, on dit 'expatrié', c'est moins violent... La bureaucratie ubuesque chinoise est toutefois extrêmement efficace; permis de séjour et de travail peuvent être établis en une quinzaine de jours !!!!! Par contre, si vous ne correspondez pas aux critères ou que vous avez par le passé eu des soucis en Chine, c'est expulsion vers votre pays immédiatement.
Mais est-ce un problème ? Les règles sont claires, le traitement est efficace et rapide.
Je me qualifierai plutôt d'humaniste empathique, mais j'avoue avoir eu un franc malaise l'autre jour à l'occasion de l'interview d'un migrant en France sur Arte. Il venait d'Erithrée et en était à sa troisième tentative pour entrer illégalement en France. Lors de l'interview, il reconnaissait être à la recherche d'une vie meilleure. Même si j'ai une certaine admiration pour le courage de l'individu, je me dis que commencer son aventure Française par un délit, ça ne présage pas grand chose de bon pour l'avenir.
En contrepoint, un militant dont je tairai la couleur politique s'offusquait de ce que son pays recevait aussi mal les migrants... Effet de montage télévisuel ? Message volontairement perturbant pour attiser la haine et le rejet ?
En écrivant ce que j'écris, et si d'aventure quelqu'un me lit, je pense m'attirer les foudres de certains bien pensant de l'humanité généreuse. Mais je n'oublie pas que la généralisation adroitement gérée finit par emporter les foules dans une haine aveugle de l'autre, du voisin, du frère avec les conséquences désastreuses que l'histoire a, à maintes reprises, démontrées.
Un peu de réflexion et de bon sens, autrement que sur le coup de l'émotion médiatique, nous permettraient de devenir tellement plus humains.
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