Ce soir là, Georges et René avaient invité Louise et Bertrand à participer à une séance de spiritisme. L'ambiance était détendue, Les blagues fusaient, Les boissons colorées leur apportaient un bien être auquel René prenait de plus en plus goût.
Une musique sensible les berçaient. En un mot, ils passaient une bonne soirée. Sur le coup de minuit, Georges invita ses amis à se rendre au guéridon, lieu de leur expériences.
Louise et Bertrand étaient assez sceptiques n'ayant jamais assisté à ce genre de soirée. Pour eux, l'audela était une vue de l'esprit, juste bonne à se faire peur. Enfin, Georges avait tellement insisté qu'ils avaient fini par dire "oui". Ils s'étaient donc installés autour du guéridon. Georges avait commencé par leur demander de se concentrer. Cette période avait duré un temps qui semblait horriblement long à Louise. Finalement, Georges avait entrouvert ses mâchoires et avait prononcé le rituel "Esprit es-tu là ?".
Louise avait alors failli éclater de rire. Mais elle s'était bien vite reprise lorsqu'elle avait vu le guéridon bouger. Georges avait sorti un verre à pied et des petits bouts de papier sur lesquels étaient inscrites toutes les lettres de l'alphabet.
Le verre lui aussi avait commencé à bouger. Puis, il s'était dirigé vers certains des bouts de papier et avait formé des mots puis des phrases qui chacunes posaient des questions. Qui étaient-ils ? Que faisaient-ils ? Consciencieusement, ils répondaient à chacune des questions.
Les esprits étaient décidément bien curieux, ils posaient toujours des questions, mais il était impossible de les interroger, eux.
La soirée touchait à sa fin, Les esprits semblaient de plus en plus fatigués. Ils ne posaient plus que des questions parfaitement ridicules.
Que ferai je demain ? Vais je me marier ? Par jeu, ils répondaient n'importe quoi afin de satisfaire les esprits. Georges s'était souvent interrogé sur le monde des esprits. Il avait fini par apprendre que les esprits travaillaient, s'ennuyaient, bref, ils n'avaient pas une "vie" très agréable. Pour rien au monde, il n'aurait changé sa place pour la leur. Il se demandait souvent qui ils étaient. Parfois, il se prenait à imaginer des choses insensées. Les esprits semblaient tellement en retard sur lui.
C'était comme si ils n'avaient pas encore vécu. De toutes façons, il ne fallait pas trop rêver se dit Georges en se grattant les côtes apparentes avec ses doigts décharnés
et secs. . .