J'arrive.
Le quai est plein de gens en pleurs.
Le train, était-ce nécessaire, est triste.
Dimanche soir, dimanche de tristesse.
Fenêtres ouvertes, les wagons crient
Qu'ils ne veulent pas partir.
Je les croise dans leurs mouchoirs,
Ces gens laids prennent soudain des allures touchantes.
Maman est là et pleure, grande soeur aussi,
Papa lui, ne pleure pas. Son fils est enfin un homme.
Et puis lui, il sait, il connaît, il se souvient.
Les wagons s'agitent d'innombrables bras qui veulent retenir,
Le quai.
Et la voix dicte la sentence.
Des cris, des déchirements, des gens qui courent.
Les enfants, frères et amoureux s'en vont.
Le train s'ébranle, s'en va
O certes, ils reviendront...
Dans un an,
Le service passé.
DOUAI
Le 3 Mars 1983