Le soleil est en deuil.
Avec lui, le ciel pleure.
La journée s'assombrit,
Et la plage se meurt.
Le monstre gît, le flanc défoncé.
Il perd son sang et disparaît peu à peu.
La plage se noircit, le soleil est blafard.
La mer qui se calme devient d'huile.
Cela n'aurait pas dû se produire.
Cela ne devait pas arriver.
Au loin, sur la plage.
Une mouette se bat avec sa mort.
Sa blancheur immaculée tout à coup s'est envolée.
Il ne lui reste plus que le pétrole pour s'enliser.
Les ailes figées, le souffle haletant,
Vaincue par l'indicible horreur.
Allez donc lui expliquer,
Que jamais plus elle ne pourra voler.
Allez donc lui expliquer,
Que c'est ainsi qu'est le progrès.
LILLE
Le 24 Février 1983