Combien de fois avez-vous entendu cette phrase sibylline dans une boutique, une administration ou autre endroit public ?
Je veux bien sûr parler du coup de téléphone qui vient interrompre votre ‘transaction’ réelle. Là, je vous vois lever les yeux au ciel, vous remémorant votre dernière expérience de ce manque de savoir vivre.
Vous avez pris rendez-vous il y a bientôt 2 mois, pour ce rendez-vous, du Mardi après-midi. Vous avez pris en considération les embouteillages et le temps pour trouver une place de parking, vous avez ajouté 5 ou 10 minutes de sécurité pour ne pas faire attendre votre interlocuteur qui pourra être votre dentiste, votre médecin, votre conseiller financier ou qui vous voulez. Mais cette fois ça y est vous y êtes et l’assistante, la secrétaire ou qui vous voulez ne vous a fait attendre que 20 minutes, mais ça y est c’est votre tour… Yeeeeees.
Vous posez à peine vos fesses sur la chaise que le téléphone sonne. Je vous demande juste un instant. Mais voilà, l’instant se prolonge, car par une magie noire subtile, la personne qui téléphone devient prioritaire. Dans le meilleur des cas vous aurez droit à un sourire vaguement complice ou gêné, mais dans la plupart des cas, vous aurez juste disparu de l’univers. Cela pourra se prolonger 5-10-15 voire 20 minutes. Si vous êtes chanceux, aucun autre appel ne succèdera au premier, mais mon expérience tend à m’indiquer que lorsque le cauchemar a commencé, il lui est difficile de s’arrêter…
Il y a une variante intéressante à ces situations, c’est lorsque le perturbateur est le/la supérieure de l’interlocuteur. Dans ce cas, l’intérêt professionnel prend inévitablement le dessus et dans ce cas, non seulement vous n’existez plus, mais vous voilà presque devenu l’intrus. Ce genre de comportement dénote souvent de l’intérêt porté aux clients.
Il m’est arrivé souvent de signifier ma présence à mon interlocuteur de manière crescendo, d’abord par un geste de la main, puis par d’autres, et en enfin en interrompant la conversation. Il est vrai que je n’ai jamais été jusqu’à raccrocher, mais cela pourrait bien arriver un jour. Et bien figurez-vous qu’à la fin de la conversation téléphonique, je me suis souvent vu reprocher mon manque de patience !
On marche sur la tête ! J’ai pour ma part été confronté à la situation inverse, en entretien ou en conversation, le téléphone sonne. Je décroche, informe mon interlocuteur que je suis en rendez-vous, prend ses coordonnées et l’informe que je le rappelle. Compliqué ? Non, juste de la logique et du respect vis-à-vis de mes interlocuteurs. Serait-ce trop espérer que cette pratique ne devienne un standard ?
La dernière solution est celle décrite avec humour dans l’album ‘Les Bidochons Assujettis Sociaux’ lorsque les armoires normandes pleuvent sur les individus issus tout droit du pays du père Ubu. Mais c’est trop demander, je sais.