Juin 25: 24 Juin 2016, triste date...
Le jour où la démocratie a trébuché.
Le 24 Juin 2016 est un jour triste pour l’intelligence humaine. C’est également un jour qui illustre, si besoin en était, la faiblesse de la démocratie.
Les Britanniques, dans une petite majorité, ont décidé de quitter l’union européenne.
Il ne s’agit pas en soi d’un regret majeur en ce qui me concerne. L’INA conserve trace d’une conférence de presse du Général De Gaulle impressionnante de vision politique.
C’est vrai que depuis leur adhésion, les Britanniques n’ont guère montré d’enthousiasme, et parfois, il faut bien le dire, ils sont plus intervenus en homme de mains des Etats Unis afin de saper la construction de l’Europe qui rappelons-le est la première puissance mondiale qu’en artisan zélé de la construction européenne.
On se souviendra également du fameux ‘I want my money back’ de la terrifiante Margaret Thatcher qui dénotait de l’intérêt porté par la dame à la notion de partage et de construction européenne.
Outre le fait que l’on a (par ‘on’, je veux dire les peuples d’Europe) oublié les fondamentaux qui ont conduit à la construction européenne. Trois guerres en un siècle qui ont dévastées le continent européen !
La construction Européenne est une première dans l’histoire tendant à établir un espace de paix et de sérénité, sans avoir recours aux armes. Il fallait être visionnaire et déterminé pour tracer une telle feuille de route au sortir de la deuxième guerre mondiale. De Gaulles et Adenauer, malgré de forts ressentiments jetaient les premières pierres de ce qui devait mettre un terme à la folie des hommes en Europe.
Et voilà que le temps a passé. Et voilà que les nouvelles générations, comme souvent, ont mis l’histoire de côté, pour ceux qui la connaissent encore. Les nationalismes ressurgissent partout dans le monde et en Europe en particulier. Et de sinistres individus bâtissent des systèmes où la peur de l’autre et le repli sur soi sont présentés comme les solutions à tous les maux.
Pour galvaniser les foules, il existe deux et uniquement deux voies. Créer un idéal, ou stigmatiser un ennemi.
Un idéal, c’est un projet fédérateur, souvent porté par l’humanisme et l’intelligence. Ce n’est pas simple, c’est ambitieux et pas souvent basé sur le plus petit dénominateur commun.
Un ennemi, c’est la solution facile. Que ce soit, les juifs, les musulmans, les voisins, l’étranger d’une manière générale, et dans ce cas l’Europe.
Dans l’époque présente, les idéaux politiques sont affaiblis. La chute du communisme a détruit l’alternative politique (non pas que je la défende, mais elle avait le mérite de créer un espoir). Il faut bien reconnaître qu’à l’heure actuelle, il est difficile d’entrevoir le début d’un commencement d’une société alternative séduisante. Les alter mondialistes s’y essaient, mais sans grand succès il faut bien le reconnaître. La finance a gagné le combat par K.O. Et la facilité des échanges a créé la mondialisation de l’économie qui méprise définitivement l’humain.
La stigmatisation d’un ennemi par contre a de beaux jours devant elle, car pour faire simple, ce n’est pas moi c’est l’autre. Il suffit de quelques agitateurs aguerris aux techniques de manipulation pour créer les mouvements actuels de repli sur soi et de rejet, sinon de haine, de l’autre.
La réaction référendesque des Britanniques s’est nourrie de cette dernière. 51.7 %, c’est certes une majorité au sens des codes électoraux, mais on ne peut pas dire non plus que ce soit un rejet franc et massif ! Et dès lors se pose le problème de la crédibilité de la démocratie. Car, si l’on se doit de respecter les peuples, il faut bien admettre, que la maturité politique des masses reste à démontrer. Dans l’antiquité, les premiers balbutiements de la démocratie l’avaient bien compris en ne donnant pas le droit de vote à tout le monde. Sujet polémique s’il en est, mais qui se doit d’être posée car quelle était la compréhension réelle des enjeux du scrutin par le 1.7 % qui a décidé de l’avenir d’un peuple, voire même des peuples d’Europe ? L’ère numérique a démultiplié la puissance des manipulateurs populistes et tant que la masse préfèrera entendre ce qui lui plait plutôt que ce qui fait sens, je serai inquiet pour les scrutins à venir. Elle est loin l’époque des grands orateurs tels que Churchill qui promettait aux même Britanniques, ‘du sang et des larmes’. Il est vrai que l’époque était différente, j’espère simplement que nous ne sommes pas tous en train de se bâtir un avenir calqué sur le passé.
Ce qui est troublant dans ce vote, ce n’est pas forcément le départ des Britanniques. Comme je l’ai indiqué, leur contribution était pour le moins questionnable. Pas Schengen, pas l’Euro, un traitement particulier, personnellement, ils ne me manqueront pas beaucoup. Ce qui m’inquiète, c’est l’effet d’exemple. Au lendemain du vote, la Suède, les Pays-Bas, l’Autriche et dans une moindre mesure la France, et bientôt le Danemark sans doute, appelaient au referendum… Je me demande simplement si nous ne venons pas de vivre le premier pas vers la désintégration de l’Europe et le retour au morcellement des états qui a formé le terreau des conflits passés.
Les fautifs ne sont pas les peuples, les fautifs sont définitivement les politiques qui ont dévoyé l’idéal de départ en privilégiant l’Europe économique au détriment de l’Europe des peuples. L’Europe n’a fait que rajouter des strates règlementaires et administratives aux règles existantes rendant la vie des citoyens plus compliquée et fortement soumise aux lobbies industriels et financiers, mais cela fera l’objet d’un autre billet !
Je le disais, l’Europe unie est aujourd’hui la première puissance mondiale, la désintégration de l’Europe ferait disparaître de la carte du monde ce poids lourd, laissant/rendant sa place aux Etats Unis et laissant la place aux puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde.
Les Britanniques, dans une petite majorité, ont décidé de quitter l’union européenne.
Il ne s’agit pas en soi d’un regret majeur en ce qui me concerne. L’INA conserve trace d’une conférence de presse du Général De Gaulle impressionnante de vision politique.
C’est vrai que depuis leur adhésion, les Britanniques n’ont guère montré d’enthousiasme, et parfois, il faut bien le dire, ils sont plus intervenus en homme de mains des Etats Unis afin de saper la construction de l’Europe qui rappelons-le est la première puissance mondiale qu’en artisan zélé de la construction européenne.
On se souviendra également du fameux ‘I want my money back’ de la terrifiante Margaret Thatcher qui dénotait de l’intérêt porté par la dame à la notion de partage et de construction européenne.
Outre le fait que l’on a (par ‘on’, je veux dire les peuples d’Europe) oublié les fondamentaux qui ont conduit à la construction européenne. Trois guerres en un siècle qui ont dévastées le continent européen !
La construction Européenne est une première dans l’histoire tendant à établir un espace de paix et de sérénité, sans avoir recours aux armes. Il fallait être visionnaire et déterminé pour tracer une telle feuille de route au sortir de la deuxième guerre mondiale. De Gaulles et Adenauer, malgré de forts ressentiments jetaient les premières pierres de ce qui devait mettre un terme à la folie des hommes en Europe.
Et voilà que le temps a passé. Et voilà que les nouvelles générations, comme souvent, ont mis l’histoire de côté, pour ceux qui la connaissent encore. Les nationalismes ressurgissent partout dans le monde et en Europe en particulier. Et de sinistres individus bâtissent des systèmes où la peur de l’autre et le repli sur soi sont présentés comme les solutions à tous les maux.
Pour galvaniser les foules, il existe deux et uniquement deux voies. Créer un idéal, ou stigmatiser un ennemi.
Un idéal, c’est un projet fédérateur, souvent porté par l’humanisme et l’intelligence. Ce n’est pas simple, c’est ambitieux et pas souvent basé sur le plus petit dénominateur commun.
Un ennemi, c’est la solution facile. Que ce soit, les juifs, les musulmans, les voisins, l’étranger d’une manière générale, et dans ce cas l’Europe.
Dans l’époque présente, les idéaux politiques sont affaiblis. La chute du communisme a détruit l’alternative politique (non pas que je la défende, mais elle avait le mérite de créer un espoir). Il faut bien reconnaître qu’à l’heure actuelle, il est difficile d’entrevoir le début d’un commencement d’une société alternative séduisante. Les alter mondialistes s’y essaient, mais sans grand succès il faut bien le reconnaître. La finance a gagné le combat par K.O. Et la facilité des échanges a créé la mondialisation de l’économie qui méprise définitivement l’humain.
La stigmatisation d’un ennemi par contre a de beaux jours devant elle, car pour faire simple, ce n’est pas moi c’est l’autre. Il suffit de quelques agitateurs aguerris aux techniques de manipulation pour créer les mouvements actuels de repli sur soi et de rejet, sinon de haine, de l’autre.
La réaction référendesque des Britanniques s’est nourrie de cette dernière. 51.7 %, c’est certes une majorité au sens des codes électoraux, mais on ne peut pas dire non plus que ce soit un rejet franc et massif ! Et dès lors se pose le problème de la crédibilité de la démocratie. Car, si l’on se doit de respecter les peuples, il faut bien admettre, que la maturité politique des masses reste à démontrer. Dans l’antiquité, les premiers balbutiements de la démocratie l’avaient bien compris en ne donnant pas le droit de vote à tout le monde. Sujet polémique s’il en est, mais qui se doit d’être posée car quelle était la compréhension réelle des enjeux du scrutin par le 1.7 % qui a décidé de l’avenir d’un peuple, voire même des peuples d’Europe ? L’ère numérique a démultiplié la puissance des manipulateurs populistes et tant que la masse préfèrera entendre ce qui lui plait plutôt que ce qui fait sens, je serai inquiet pour les scrutins à venir. Elle est loin l’époque des grands orateurs tels que Churchill qui promettait aux même Britanniques, ‘du sang et des larmes’. Il est vrai que l’époque était différente, j’espère simplement que nous ne sommes pas tous en train de se bâtir un avenir calqué sur le passé.
Ce qui est troublant dans ce vote, ce n’est pas forcément le départ des Britanniques. Comme je l’ai indiqué, leur contribution était pour le moins questionnable. Pas Schengen, pas l’Euro, un traitement particulier, personnellement, ils ne me manqueront pas beaucoup. Ce qui m’inquiète, c’est l’effet d’exemple. Au lendemain du vote, la Suède, les Pays-Bas, l’Autriche et dans une moindre mesure la France, et bientôt le Danemark sans doute, appelaient au referendum… Je me demande simplement si nous ne venons pas de vivre le premier pas vers la désintégration de l’Europe et le retour au morcellement des états qui a formé le terreau des conflits passés.
Les fautifs ne sont pas les peuples, les fautifs sont définitivement les politiques qui ont dévoyé l’idéal de départ en privilégiant l’Europe économique au détriment de l’Europe des peuples. L’Europe n’a fait que rajouter des strates règlementaires et administratives aux règles existantes rendant la vie des citoyens plus compliquée et fortement soumise aux lobbies industriels et financiers, mais cela fera l’objet d’un autre billet !
Je le disais, l’Europe unie est aujourd’hui la première puissance mondiale, la désintégration de l’Europe ferait disparaître de la carte du monde ce poids lourd, laissant/rendant sa place aux Etats Unis et laissant la place aux puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde.
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